Bibliographie

Jusqu’à présent, aucun historien français n’a véritablement accordé de l’attention à cette source que représentent les films d’amateurs, tournés parfois en 35 mm (format utilisé par les professionnels) mais surtout aux formats 9,5 mm, 8 mm et 16 mm, d’un coût moins élevé. Entre 1923, date du lancement de la caméra Pathé-Baby, et 1965, date de l’apparition du Super 8 de Kodak, le cinéma d’amateur – cinéma de souvenirs familiaux, albums de voyages, voire cinéma militant – reste toutefois l’apanage de la bourgeoisie aisée ou moyenne, commerçants et médecin particulièrement…

La dernière décennie a vu une rapide expansion, au niveau international, des recherches consacrées aux films produits pour d'autres espaces que les salles de cinéma. En majorité, ces universitaires s'intéressent aux films amateurs. L'évolution des politiques d'enrichissement des collections dans les cinémathèques et les musées, la facilité d'accès aux films grâce aux technologies numériques, ne sont pas les seules causes de cet engouement. Toutefois, la plupart des réflexions actuelles sont nées grâce à l'étude et l'analyse de fonds d'archives.

Abenteuer Alltag : Zur Archäologie des Amateurfilms est la première publication en allemand à donner un panorama de la recherche sur le cinéma amateur en Europe, avec des textes proposant des approches de plusieurs disciplines (politique, histoire, technologie, esthétique...) Par ailleurs, plusieurs institutions, des archives de films en Europe et en Amérique, expliquent leur stratégie d'enrichissement des collections.

Résumé de l'éditeur (traduction : INEDITS)

Les cinéastes amateurs tournent depuis le tout début du cinéma. Il faut cependant attendre le lancement du 16 mm par Kodak en 1923 pour que cette pratique se répande, et dans les années 1950, plus d'un million d'Américains disposent d'une caméra. Dans son ouvrage, Charles Tepperman explore le sens du terme "amateur" dans l'histoire du cinéma et le champ des visual studies.

Au milieu du XXe siècle, alors qu'Hollywood assied sa domination sur l'industrie du cinéma, des cinéastes amateurs créent en effet un monde alternatif où sont produits et diffusés des films en format réduit. Ce mouvement organisé est alors un phénomène suffisamment important pour permettre le développement de douzaines de clubs et l'apparition de milliers de cinéastes qui produisent des films expérimentaux, des documentaires, des essais ou de courtes fictions. En s'appuyant sur l'analyse des films qui ont survécu, ce livre décrit les conditions dans lesquelles apparaissent ces cinéastes "avertis" et met en évidence les tendances esthétiques et stylistiques principales de leurs films.

Résumé de l'éditeur (traduction : INEDITS)

Avec l'avènement des techniques numériques pour réaliser des films, mais aussi la reconnaissance et l'intérêt des critiques pour l'expression personnelle, les récits à la première personne ou les pratiques individuelles autour de la mémoire et de la commémoration, la curiosité pour les films amateurs n'a jamais été si grande. En rassemblant des universitaires de premier plan, et en soulignant la grande variété des films amateurs produits - des bandes tournées dans l'Inde colonisée, des journaux filmés dans la Chine contemporaine, jusqu'à l'œuvre de cinéastes comme Joseph Morder ou Péter Forgács - Amateur Filmmaking met en lumière l'importance du cinéma amateur comme un objet essentiel, d'un intérêt crucial pour plusieurs disciplines. Avec des contributions sur le rôle de l'archive, sur YouTube, et sur l'impact des nouvelles technologies pour la réalisation en amateur, ces textes offrent la première exploration complète de ce champ en plein développement.

Iluminace est une revue scientifique à comité de lecture, éditée par les archives nationales du film en République Tchèque (NFA) et la société tchèque pour les études cinématographiques (CEFS). Quatre numéros sont publiés chaque année.

En 2016, le deuxième numéro propose un dossier consacré au cinéma amateur dans le bloc de l'Est, et permet de lire le travail de chercheurs ayant participé aux rencontres INEDITS organisées à Prague sur le même thème.

Quatre articles sont à découvrir sur ce sujet :

• Socialist Movie Making VS Gosplan : établir une infrastructure pour le cinéma amateur soviétique, par Maria Vinogradova,
• Exhumer les films amateurs de la Roumanie socialiste : faire l'histoire du cinéma amateur à travers les histoires orales et les manuels éducatifs, par Melinda Blos-Jáni,
• Un semi-professionnel ou un "amateur professionnel" ? Faire des films entre amateurisme et professionnalisme, par Veronika Jančová,
• Des expériences (non) professionnelles avec la famille : les films de famille (de Jaroslav Kučera) comme exemple d'une pratique artistique, par Kateřina Svatoňová.

Le sommaire complet du numéro est accessible ici. La revue est consultable à travers la base de données Scopus proposée par l'éditeur scientifique Elsevier. Vous pouvez également acheter la revue sur le site de la NFA.

En 1979, la préface de l'ouvrage précise ses objectifs : "Le but de ce livre est de faire connaître un peu mieux l'histoire de l'appareil de cinéma pour amateur. En effet, le cinéma amateur a toujours été le parent très pauvre du cinéma professionnel et, mis à part des ouvrages techniques et des modes d'emploi de différents équipements, on ne trouve rien qui parle de lui. [...] Le propos de ce livre est de retracer l'histoire de l'appareillage utilisé par ces amateurs, avec, comme centre de gravité, l'appareil de prise de vue utilisant un format réduit."

Table des matières

• La préhistoire : projection, animation, photographie
• Naissance du cinéma : de la chronophotographie au cinématographe
• Les pionniers, 1893-1924
• Les 35 mm
• Les 16 mm
• Les 9,5 mm
• Les 8 mm
• Le son, la couleur, le relief
• Du présent au futur
• Références
• Index

En 1997, l'association INEDITS a édité un recueil de textes en anglais et en français autour de l'étude, de la conservation et de la mise en valeur des films amateurs. Cet ouvrage est encore disponible. Vous pouvez le commander auprès de l'association.

Table des matières

• Introduction, par Jean-Philippe Art
• Approche de l'univers des inédits, par André Huet
• Preserve the image ? Preserve the film ! par David Cleveland
• Moving memories : image and identity in home movies, par Heather Norris Nicholson
• The home movies : a veil of poetry, par Karen L. Ishizuka
• Vingt ans de travail pour une cinémathèque régionale, par André Colleu
• Saving local history at Danmarks Radio, par Ole Brage
• Democracy and cinema : a history of amateur film, par Patricia R. Zimmermann
• History, memory and commemoration : amateur film-makers look back at the resistance, par Susan Aasman et Klaas Gert Lugtenborg
• La "mise en spectacle" des films d'amateurs, par Jean-Claude Guézennec
• And the winner is... a brief history of the Scottish Amateur Film Festival (1933-1986), par Janet McBain
• In pursuit of happiness ? A search for the definition of amateur film, par Bert Hogenkamp and Mieke Lauwers
• L'inédit et le droit : ébauche d'un contrat, par Suzanne Capiau
• Remembering and re-inventing one's past : the use of home movies in recent Canadian avant-garde film, par Gerald Saul
• Amateur aesthetics and practises in films of the British Co-operative Movement in the 1930s, par Alan Burton

Organisé en quatre temps: L'Amateur un paradigme ; L’Amateur ou une autre histoire du cinéma ; Présences de l’amateur ; L’Amateur une figure de l’histoire, cet ouvrage pose la question de l’amateurisme et du sujet de cinéma qu’il produit, en déjouant les hiérarchies esthétiques et sociétales ou les distinctions entre films de famille ou de clubs. Outre les cadres dans lesquels les images sont produites, les auteurs s’attachent à observer les gestes ou les regards afin d’interroger cette relation singulière qu’entretiennent les femmes et les hommes avec ces machines à représenter que sont caméras et projecteurs. Enregistrements du monde – de soi et des autres – dont l’histoire argentique c’est-à-dire cinématographique se constitue comme un temps en soi – une période d’avant le basculement numérique – ce saut technologique qui nous fait passer du XXe au XXIe siècles.

En 2003, Agnès Deleforge présente l'histoire et les activités de la Mémoire audiovisuelle de Haute-Normandie (aujourd'hui Pôle Image Haute-Normandie). Ses propos sont recueillis par Valérie Vignaux.

Il s'agit d'un article publié dans un numéro entièrement dédié aux archives, dirigé par Valérie Vignaux. Tous les textes sont consultables gratuitement en ligne.

Après avoir créé une équipe de recherche sur le cinéma privé au sein de l'université de la Sorbonne Nouvelle en 1992, Roger Odin publie plusieurs ouvrages de référence : Le film de famille : usages privés, usages publics (1995) puis ce numéro de la revue Communications entièrement consacré au "Cinéma en amateur" (1999) qui rassemble les contributions de quinze chercheurs.

Dans son introduction, Roger Odin explique que l'objectif de ce travail est avant tout de "questionner la notion d'amateur à partir de l'espace cinématographique et audiovisuel", tout en ayant conscience qu'il n'existe pas "une" définition du terme. Il explique qu'il s'agit donc "de montrer la complexité de cette question, de la déplier pour en faire apparaître les enjeux historiques (Allard, Ménager), sociaux (Odin, Allard, Feigelson), psychologiques (Odin), éducatifs (Gellereau, Molinié), économiques (Creton), esthétiques (Bergala, Ferniot, Allard), idéologiques (Leblanc, Germain, Zimmermann) ou tout simplement humains (Huet, Beltramo, Ollivier)."

Tous les textes sont aujourd'hui consultables en ligne, sur le site Persée.

« Le film de famille participe-t-il davantage de la mémoire collective et individuelle ou de l’histoire ? » C’est à cette question que l’ouvrage collectif Le film de famille tente de répondre par l’apport et l’approche de différentes disciplines.

Le présent recueil est la poursuite de la réflexion amorcée par les sept auteurs aux rencontres organisées à Bruxelles, aux Facultés universitaires Saint-Louis en novembre 2000. Les regards croisés et complémentaires d’une anthropologue, d’un sémio-praticien, d’historiens et de réalisateurs éclairent le film de famille en le mettant en relation avec la mémoire collective et individuelle. La recherche scientifique actuelle lui donne sens en le positionnant tant dans un champ purement théorique, en offrant une définition générique ou en confrontant le sujet avec le film professionnel, que dans l’étude de cas, par le choix d’événements mis en images ou par la valorisation de ces archives privées.

Table des matières

• Le film de famille, composante nécessaire de la mémoire collective, par Jean Puissant
• Jeux de l'image et du temps : construction de la mémoire familiale et adoption internationale, par Martin Pâquet
• Les films de famille : de "merveilleux documents" ? Approche sémio-pragmatique, par Roger Odin
• Films de famille et films sur la famille, par Colette Piault
• Film de famille et mémoire ouvrière, par Florence Loriaux
• Propos d'un passeur d'images, par André Huet
• Le film de famille : cadre structurant et lieu de mémoire, par Nathalie Tousignant

Résumé de l'éditeur

Qui n'a pas aujourd'hui son caméscope ? Si l'on mettait bout à bout les pellicules et les bandes vidéo tournées pendant une année par les cinéastes familiaux, on ferait aisément le tour de la terre... Pourtant, le film de famille est sans doute le grand mal-aimé de toute la production cinématographique ; on connaît la devinette : Question : Comment faire comprendre à vos invités que le moment de partir est venu ? Réponse : Sortez votre projecteur.

Il est aussi le grand absent de la réflexion sur le cinéma. L'objectif de cet ouvrage est de montrer que l'on a tort de ne pas s'intéresser à ce type de productions. Quel impact le film de famille a-t-il sur ceux qui le regardent ? Quel est son rôle dans la société ? Que nous apprend-il sur l'histoire de la famille ? Sur la société dans laquelle il est réalisé ? Quelle est sa part dans l'économie ? Pourquoi les chaînes de télévision y ont-elles de plus en plus recours dans quasiment tous les types d'émissions ? Le film de famille peut-il donner lieu à des œuvres d'art ? Que nous révèle-t-il du cinéma ? C'est à ces questions et à quelques autres que tente de répondre cet ouvrage, le premier à prendre au sérieux ce genre cinématographique qui a tout de même été à l'origine du cinéma.

Résumé de l'éditeur

Entre 1955 et 1962, des soldats du contingent se sont transformés en cinéastes amateurs, ils ont pris leur caméra comme d'autres leur appareil photographique. Non pas dans le but d’organiser une projection avec leurs camarades, mais pour envoyer à leur famille, leur donner des nouvelles de leur vie de militaire et les rassurer.

Ces très jeunes soldats offrent le contre-champ de la guerre, eux qui sont partis pour l’Algérie afin de « maintenir l’ordre », puis de pacifier et qui, en même temps, découvrent une terre inconnue.

En confrontant tous ces fragments de vie, il se dégage une réalité commune, une « contre-histoire » d’anonymes qui témoignent d’autre chose que des événements. Comment chacun prend place dans la guerre d’Algérie et comment la petite histoire fait effraction dans la grande. Car malgré leur présence au cœur des combats, les soldats-cinéastes ne nous disent rien de l’acte de guerre.

L’auteur a rencontrés 38 de ces soldats-cinéastes, et les a mis face à leurs propres images (au total 72 films). Par ce dispositif, il met en regard, au présent, mémoire des soldats et mémoire des images afin de restituer une expérience de leur guerre. À travers ce contexte « hors champ », ces voix en disent long sur le poids du social et du politique qui a entouré le vécu des cinéastes : autocensure, masque social, omniprésence du danger dans ce contexte de guerre, refoulement…

Un très beau travail d’historien qui a su faire un pas de côté pour donner un autre regard à travers le témoignage d’acteurs de la guerre d’Algérie.

Résumé de l'éditeur (traduction : INEDITS)

Première anthologie internationale à explorer l'importance du film amateur, Mining the Home Movie rend visible, à travers des images et des analyses, le monde caché mais omniprésent du cinéma amateur. Ces textes associent audacieusement la recherche fondamentale, la présentation d'archives et de collections, des analyses critiques, des histoires de cinéastes amateurs racontées par eux-mêmes, ainsi que les nouvelles approches théoriques relatives à la signification et à la valeur des films amateurs et des films d'archives. Karen L. Ishizuka et Patricia R. Zimmermann ont dirigé un ouvrage d'avant-garde qui montre que les films amateurs peuvent constituer une méthode pour transmettre visuellement l'histoire. Les différents articles couvrent un éventail immense de sujets, définissant un genre désormais important au sein des études cinématographiques, et établissant le film amateur comme un outil essentiel pour faire émerger des connaissances historiques et sociales.

Résumé de l'éditeur (traduction : INEDITS)

Movies on Home Ground: Explorations in Amateur Cinema offre une contribution essentielle à la connaissance d'un domaine encore peu exploré, le cinéma amateur, étudié ici comme un aspect des pratiques filmiques britanniques. En se concentrant sur une période de cinquante ans (1930-1980), pendant laquelle ce cinéma est devenu rapidement une activité de loisirs importante en Grande-Bretagne, cet ouvrage montre comment ce "cinéma populaire" emprunte des formes idéologiques et institutionnelles variées et présente des caractères esthétiques remarquables, enracinés dans un environnement technique et critique cohérent.

Bien qu'il puisse certainement être lu comme l'esquisse d'une histoire de ce cinéma, Movies On Home Ground propose avant tout une série de perspectives croisées sur le cinéma amateur, considéré chaque fois comme un élément au sein d'un paysage cinématographique britannique plus large ("British film culture"). Une attention particulière est ainsi donnée aux différents contextes institutionnels, aux déterminations techniques, aux espaces sociaux dans lesquels évoluent les cinéastes, tout en examinant les points de vue et les esthétiques développés par le cinéma amateur, ainsi que l'incroyable diversité de ses genres.

[...] En donnant une place au cinéma amateur parmi les pratiques cinématographiques reconnues, la vision du cinéma britannique est ainsi élargie vers des voies nouvelles et fascinantes.

Paillard-Bolex, ce sont des dizaines de milliers de caméras et de projecteurs 16 mm puis 8 mm vendus dans le monde dès les années 1930, produits à Sainte-Croix (Suisse) par Paillard, alors fleuron industriel de la région.

Bolex-Boolsky, c’est l’histoire de la carrière suisse de Jacques Boolsky (1895-1932), inventeur et cinéaste, réalisateur méconnu d’une soixantaine de films avant 1939.

Richement illustré, l’ouvrage publié par les Éditions de la Thièle aborde ces deux aspects en trois volets :

• la production industrielle des fameux appareils de cinéma, traitée par Thomas Perret dans la lignée de l’exposition proposée à Yverdon en 2004
• la production cinématographique privée et publique de J. Boolsky par Roland Cosandey
• un DVD présentant quatre films de Jacques Boolsky et quatre films publicitaires de Bolex-Paillard.

Che cos’è il film privato? Quando nasce il cinema amatoriale e come viene accolto in Italia ? A partire da materiali inediti (film di famiglia, diari filmati di viaggio, ma anche riviste e manuali dell’epoca), il volume cerca da un lato di ricostruire lo scenario storico e culturale delle origini della tecnologia amatoriale, dall’altro di proporre una riflessione teorica sulla memoria privata, per la prima volta nella sua forma filmica. Si scopre infatti che già nel corso degli anni Venti e Trenta del secolo scorso tale pratica presenta alcune caratteristiche che connotano i suoi sviluppi futuri: l’identità e la memoria personale sembrano sempre più inclini a dotarsi di una veste visuale, prefigurando così la grande proliferazione di immagini amatoriali e, in particolare, di video prodotti da non professionisti, che ormai caratterizza il sistema mediatico contemporaneo.

Les photographies et les films amateurs sont de plus en plus utilisés par la télévision ou les documentaristes pour illustrer leurs films et leur donner un caractère authentique. De leur côté, les artistes inventent des manières singulières de nouer un dialogue avec ces souvenirs filmés ou photographiés. Enfin, ces mêmes images suscitent également un intérêt croissant parmi les chercheurs en sciences sociales (anthropologues, historiens, théoriciens des médias), mais aussi parmi les psychothérapeutes.

Pour évoquer ces différentes approches des images amateurs, le Centre national de l'audiovisuel (Luxembourg) et l'Université du Luxembourg ont organisé un colloque international en 2008 intitulé "La manipulation et la valorisation des images amateurs". Treize chercheurs, artistes ou spécialistes des médias, parmi lesquels Patricia Zimmermann et Heather Norris Nicholson, ont été invités à présenter une communication, puis à expliciter à travers un texte destiné à cet ouvrage, leur approche théorique, leurs analyses, leurs réflexions éthiques ou encore les usages créatifs imaginés aujourd'hui à partir de ces images.

Résumé de l'éditeur(traduction : INEDITS)

Alors que le film amateur a parfois été considéré comme le "dépotoir de la culture privée" ("junkheap of private culture"), les clips musicaux recyclent les films de famille pour se donner un caractère authentique, les publicités copient leur allure pour vendre de l'intimité, les documentaires les utilisent pour rendre compte de l'histoire "vue d'en bas".

Reel Families est la première étude historique sur le film amateur, sans doute le média le plus largement répandu. Patricia Zimmermann retrace l'histoire de cette pratique de 1897 à aujourd'hui, en examinant comment les contraintes idéologiques, techniques et sociales ont freiné le développement du cinéma amateur comme un outil pour élargir la production des médias aux particuliers, et ainsi dépasser les monopoles industriels. Patricia Zimmermann s'appuie sur un large éventail de sources - les archives des fabriquants, les brevets, la presse technique, la presse des cinéastes amateurs, les revues professionnelles, les magazines grand public - pour enquêter sur la manière dont le concept de cinéma amateur s'est transformé au fur et à mesure de l'évolution du contexte technologique, esthétique, social et politique.

En 2007, Alain Esmery et Vincent Vatrican écrivaient en préambule : "Avec cette nouvelle édition du manuel de restauration des films amateurs, l'association INEDITS entend affirmer sa volonté de mettre en commun des savoirs au-delà du seul cercle des archives et des cinémathèques. Cet ouvrage ne se veut pas un précis d'histoire, mais un recueil technique sur la restauration et la conservation, un outil de découverte et de pratique du film amateur, que chacun pourra à loisir compléter, enrichir de sa propre expérience."

Le manuel est disponible auprès de l'association en version pdf.

Résumé de l'éditeur (traduction : INEDITS)

Que vous évoque l'expression "home movie" ? Imaginez-vous des bébés sur une pelouse, des châteaux de sable sur la plage ou des voyages en famille ? Savez-vous que les cinéastes amateurs ont aussi exploré les différents genres de la fiction, de manière aussi diverse et fascinante que leurs homologues professionnels, que des studios de films amateurs ont émergé puis disparu, que des réalisateurs célèbres doivent leur formation et leurs premières inspirations au mouvement du cinéma amateur ?

Cet ensemble de textes offre notamment une introduction à la réalisation en amateur de comédies, de thrillers, de films de science-fiction ou d'adaptations. Il rend compte des ambitions et des réussites de cinéastes enthousiastes luttant pour égaler les productions professionnelles et raconter leurs propres histoires, armés de ressources limitées et d'un sens de l'initiative infini.

Ce travail de thèse en trois volumes est le résultat de l'exploration d'un corpus de presse à destination des cinéastes amateurs.

Pour mieux comprendre l'évolution de ce secteur de presse, et aussi pour tenter de saisir les présupposés qui sont à l'oeuvre dans la production cinématographique des amateurs, il est devenu nécessaire d'étudier une institution qui, si elle n'est jamais présente dans les films d'amateurs, n'en a pas moins influencé leur confection, sur un plan technique, thématique, rhétorique ou idéologique.

Pour aborder cette presse photo-cinéma abondante, nous avons privilégié trois axes d'analyse. Le premier volume (421 p.) pose les stratégies discursives à l'oeuvre dans ces publications, depuis 1950 jusqu'à 1990, lesquelles définissent le lecteur type de cette presse. Le deuxième volume (125 p.) présente une image du cinéaste amateur dans la même période (1950-1990), à l'intérieur de l'institution cinéma et durant la Nouvelle Vague. Le troisième volume (208 p.) est une esquisse historique des orientations rédactionnelles de ces magazines, de leur origine (1850) jusqu'au début des années vidéo (1990). En deuxième partie, ce volume présente une bibliographie chronologique d'environ 250 titres de cette presse photo-cinéma (1850-1990).